Les espèces végétales invasives

Les espèces végétales invasives

Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces animales et végétales introduites par l’homme, volontairement ou accidentellement, dont la présence se révèle dangereuse pour l’environnement. Les espèces envahissantes se démarquent par une forte capacité de développement et d’occupation du territoire.

Cycle de vie rapide; moyens de reproduction variées (reproduction sexuée et/ou asexuée); absence de prédateur naturel ; grande compétitivité face aux espèces locales ; sont à l’origine de leur succès dans la colonisation de nos territoires.

Voici quelques descriptions d’espèces envahissantes. S’il vous arrive d’en rencontrer sur la Viosne, nous vous prions de nous signaler leur présence afin que nous puissions relever sa position.

Cas de la Jussie d’Europe:

Depuis longtemps, le syndicat pouvait affirmer qu’il n’y avait pas de jussie sur la Viosne et les cours d’eau environnants. Mauvaise nouvelle, elle a fait son apparition début novembre près de l’ancienne pisciculture de Noisemont. La zone est classée ENS (espace naturel sensible) a été réaménagée par le CD95 afin d’y favoriser le développement d’une biodiversité plus riche. On y trouve de nombreuses mares favorables au développement d’une faune amphibienne inféodées aux milieux humides. Lors d’une campagne d’entretien, le personnel du CD95 ont constaté la présence de la Jussie d’Europe dans l’une des mares.

Cette plante se développe de manière très rapide et forme de larges tapis sur la surface de l’eau.  La taille et l’épaisseur importantes des massifs empêchent les rayons du soleil d’entrer dans l’eau et de fait d’être disponibles pour les autres plantes aquatiques. Les UV ne pouvant non plus entrer dans l’eau favorisent le développement de micro-organismes qui consomment quasiment tout l’oxygène du milieu. La décomposition de la jussie diminue de plus le taux d’oxygène et la matière organique produit contribue au comblement des cours d’eau. La jussie peut donc coloniser un milieu de manière très rapide.

La jussie est capable de se développer à partir d’un petit fragment, transporté par l’eau suite à des inondations ou interventions non maîtrisées. La meilleure méthode de lutte est, à priori, l’arrachage manuel afin de ne pas laisser des morceaux de jussie dans l’eau, les machines n’ayant pas la précision d’une main humaine.

L’isolement de ce foyer nous a laissé supposer que quelqu’un l’avait libéré par ignorance dans cette mare.

 

 

Cas de la Renouée du japon: 

La Renouée du Japon est une espèce introduite en France vers 1939, afin de servir de plantes d’ornement, de fourrage et de source de miel. Cette grande plante a une tige creuse semblable à celle du Bambou. Elle peut atteindre jusqu’à 4 m de haut, à un rythme de croissance de 1 à 6 cm par jour. Les feuilles sont alternes, de formes ovales.

La plante possède un système racinaire développé, pouvant atteindre 3m de profondeur et s’étalant près de la surface. Lorsque les tiges meurent en hiver, les bourgeons restent sous terre avant de sortir au printemps. La plante grandit ensuite rapidement. la floraison de la plante est tardive, puisqu’elle fleurit de septembre à octobre. D’où son intérêt pour la production de miel.

La plante semble produire peu de graines viables en Europe. Elle est donc disséminée principalement par multiplication végétative à partir de fragments de rhizomes (tiges souterraines portant les racines), de tiges ou de feuilles. Cette dissémination est réalisée naturellement par l’eau, l’érosion des berges des rivières et parfois les animaux. L’homme en porte une grande responsabilité par déplacement des terres « contaminées » par les renouées, à l’occasion de travaux d’aménagement (construction et entretien des routes et autres voies de communication, réseaux d’assainissement, aménagements de cours d’eau ou d’espaces verts, etc.).

La renouée est très compétitrice. Son système racinaire lui permet de monopoliser les ressources souterraines et sa grande croissance lui permet d’atteindre rapidement la lumière. En empêchant les autres plantes d’accéder au ressources, elle les élimine, faisant disparaître au passage toutes les espèces animales qui en dépendent.