Travaux d’entretien

Travaux d’entretien

La végétation des berges présente des fonctions essentielles pour le fonctionnement de la rivière. Toutefois, une végétation trop envahissante, ou non adaptée (plantes invasives ou exotiques) peut induire des dysfonctionnements préjudiciables au fonctionnement du cours d’eau, à l’exercice des usages, voire même à la sécurité des biens et des personnes. En effet, en cas de création d’embâcles, les écoulements peuvent être perturbés, les ouvrages hydrauliques obstrués, et les risques d’inondations augmentés en contexte urbain. L’entretien régulier a pour objectif de réaliser un travail affiné permettant de maintenir le cours d’eau, et plus particulièrement la ripisylve, dans un état favorable assurant les fonctionnalités naturelles du cours d’eau et permettant de prévenir les risques dans les secteurs urbanisés.

Ces travaux nécessitent un arreté de Déclaration d’interet Général permettant l’intervention du SIAVV sur du foncier privé. Il justifie également l’investissement de fonds publics sur des terrains privés > L’arreté préféctoral
> Mémoire technique

Les opérations d’entretien des cours d’eau consistent à :

  • retirer les embâcles, uniquement lorsqu’ils présentent un risque hydraulique,
  • prévenir les risques de verse d’arbres instables par l’abattage et l’élagage sélectifs,
  • sélectionner, favoriser, dégager, replanter les essences adaptées pour une ripisylve de qualité,
  • élaguer et recéper des arbres vieillissants ou en équilibre au-dessus des cours d’eau,
  • assurer la diversité des habitats en conservant ou fixant des bois et branchages,
  • assurer l’alternance de zones ombragées et mises en lumière,
  • retirer les déchets ménagers et les éliminer en filière agréée,
  • lutter contre les espèces invasives (Renouée du Japon, ragondins, rats musqués),
  • sensibiliser les riverains et usagers aux bonnes pratiques d’entretien.Ces actions sont à nuancer suivant les usages de la section afin de concilier les enjeux écologique, paysager, économique et sécurité des biens et personnes.

Retrait d’embâcles

Les embâcles sont des accumulations de débris végétaux auxquels viennent s’ajouter des déchets de toutes natures. Un embâcle est formé à l’origine par un arbre tombé dans la rivière. Ses effets peuvent être importants en termes de remontée de niveaux à l’amont et de reprise d’érosion à proximité.
Cependant, la présence de quelques branchages en travers ne menace pas le fonctionnement de la rivière, elle peut même créer des habitats pour la faune aquatique et dynamiser ponctuellement l’écoulement de l’eau. Aussi, un tronc d’arbre tombé dans le lit mineur peut être fixé le long de la berge avec des pieux. Il favorise la diversité des habitats pour la faune aquatique.
L’enlèvement d’embâcles comprend :

  • le débitage ou tronçonnage préalable de l’arbre incriminé et son dépôt en haut de berge, hors zone inondable, sur la propriété riveraine dont il est issu ;
  • le treuillage du tronc au tire-fort ou à la mini pelle selon l’importance de l’obstacle générateur ;
  • le ramassage des déchets non végétaux en sacs ou bennes et leur évacuation vers une décharge appropriée.

Abattage et élagage sélectifs

L’abattage d’arbres est souvent une action préventive qui vise à anticiper la chute d’un arbre fortement incliné. Il concerne aussi bien des arbres sains, malades ou morts.

L’abattage ne doit pas être systématique, compte tenu de l’intérêt en terme de biodiversité, mais sélectif en fonction du risque qu’il est susceptible d’entraîner. On retiendra comme critère d’abattage d’arbre :

  • une inclinaison inférieure à 45° par rapport à l’horizontal au-dessus de l’eau avec un risque immédiat de création d’embâcle ;
  • un arbre mort ou dépérissant en berge présentant un risque de chute pour les promeneurs et les pécheurs ;
  • un arbre placé dans le gabarit d’écoulement faisant obstacle à la circulation des eaux et générant une attaque de la berge opposée ;
  • un arbre en surplomb menaçant de générer une déstabilisation de la berge.

L’abattage comprendra :

  • une coupe franche et nette au plus près du sol ; les arbres seront coupés au ras du sol et le plus bas possible, le trait de sciage étant parallèle à la berge ;
  • un tronçonnage du fut et des branches et leur mise en dépôt sur la propriété riveraine en dehors de toute zone inondable, à au moins 4m de la berge.

L’élagage est une intervention destinée à redonner une luminosité au cours d’eau dans certaines zones en vue de diversifier le milieu. Elle ne doit pas être systématique et ne doit pas s’attacher à couper toute branche trempant dans l’eau ; cette dernière configuration présente un intérêt piscicole certain en terme d’attractivité.

L’élagage sera retenu dans les cas suivants :

  • Arbre abîmé avec des branches maîtresses susceptibles de tomber dans la rivière ; les coupes d’élagage seront franches et effectuées le plus près possible du tronc.
  • Arbres ou d’arbustes déséquilibrés ayant des branches importantes au-dessus de l’eau pouvant entraîner une chute de l’arbre en cas de vent.
  • Arbustes à développement horizontal en « tunnel » limitant la luminosité ou ayant une incidence sur l’écoulement des eaux.
  • Secteur nécessitant une accessibilité particulière (ouvrage hydraulique à surveiller par exemple).

Les produits d’élagage ou d’abattage seront disposés en retrait de la berge en dehors de l’écoulement des eaux et laissés à disposition des propriétaires riverains.

L’élagage se fera à la tronçonneuse, celle-ci étant régulièrement désinfectée pour éviter la propagation d’éventuels pathogènes.

L’accès sera pédestre par le chemin des pêcheurs. En cas de très gros sujets, un accès pour un engin pourra être préparé.